Rechecking

Le journalisme citoyen en veille.

Pourquoi le sulfureux patron de l’Express est déchaîné contre Idriss Aberkane ?

Nov 3, 2022

Trois dossiers en neuf mois, une vaste tentative de censure et d’intimidation, un droit de réponse toujours refusé, pourquoi le patron de l’Express, déjà lourdement condamné pour diffamation s’acharne-t-il sur l’écrivain français? 

Le très controversé patron de l'Express (condamné en diffamation en 2021) en compagnie du milliardaire Patrick Drahi, gravement mis en cause dans l'affaire des Panama Papers et également dans le viseur du fisc suisse, et dont le groupe Altice, au financement très opaque impliquant plusieurs paradis fiscaux, vient d'être à nouveau condamné à une amendes record après un autre redressement fiscal de 250 millions d'euros.

Le très controversé patron de l’Express (condamné en diffamation en 2021) en compagnie du milliardaire Patrick Drahi, gravement mis en cause dans l’affaire des Panama Papers et également dans le viseur du fisc suisse, et dont le groupe Altice, au financement très opaque impliquant plusieurs paradis fiscaux, vient d’être à nouveau condamné à une amendes record après un autre redressement fiscal de 250 millions d’euros.  

« Derrière chaque grande fortune il y a un grand crime »

Harlan Cohen (probablement inspiré de Balzac)

Un magnat sulfureux et des montages opaques

Considérablement enrichi dans des manoeuvres opaques et controversées, le multimillionnaire Alain Weill a déjà fait l’objet de plusieurs enquêtes et investigations, parmi lesquelles l’ouvrage de référence de Didier Maïsto : La TNT, un scandale d’Etat. Les estimations les plus conservatrices du patrimoine de Weill tournent autour de 330 millions d’euros, répartis entre des actions à travers plusieurs paradis fiscaux et des actifs immobiliers notamment dans les Alpes et le Sud de la France. Très proche du milliardaire Patrick Drahi lui-même gravement mis en cause dans le scandale des Panama Papers, le magnat de NextRadio se rêve aussi en patron de presse écrite, en particulier depuis la prise de contrôle brutale du magazine français par le groupe Altice.

Or l’Express de l’ère Drahi – que plusieurs journalistes maison ont depuis rappelé l’ex-presse dans leur protestation face à ce rachat aux motivations politiques évidentes – a longtemps été détenu par une holding panaméenne administrée par l’ultra-controversé cabinet Mossack Fonseca, au coeur donc du scandale des Panama Papers auquel Netflix a consacré le film The Laundromat. Mossack-Fonseca tentera de poursuivre Netflix en diffamation mais sera promptement débouté

Or les liens historiques et même structurels de l’Express de Drahi-Weill avec le cabinet panaméen Mossack-Fonseca – via la holding Jenville SA, commanditaire des services de Mossack-Fonseca et présumée appartenir à un vaste réseau de société-écran – posent de nombreux problèmes déontologiques voire légaux. D’une part le lectorat de l’Express est en chute libre – le magazine a perdu plus de la moitié de ses lecteurs rien que de 2015 à 2020, de loin la plus large perte enregistrée dans sa catégorie – d’autre part les subventions et les avantages fiscaux extrêmes (abattement de 90% de la TVA sur la base du taux normal de 22%) continuent de pleuvoir sur la publication en plein effondrement:  au moins six millions d’euros par an sur la période où le magazine a donc perdu plus de 50% de son lectorat, ce qui correspond peu ou prou à son déficit annuel… pratique pour une publication longtemps intriquée dans un montage tentaculaire de sociétés-écrans. Dans ce contexte la cession de l’Express à Weill, qui demeure intimement lié au groupe Altice à qui il doit tout, et qui maintient possession de 49% de son capital par ailleurs, apparaît comme une reconfiguration sur-mesure pour faire oublier, justement, Jenville SA et le scandale des Panama Papers.


Interrogé par le journaliste d’investigation Didier Maïsto, un banquier d’affaire avait déjà diagnostiqué les pratiques du conglomérat Altice-L’Express : 

« qui prête de l’argent à Patrick Drahi? Les banques, par le biais de fonds divers et variés, qui transitent par des paradis fiscaux !” “Ce qui signifie que dans tous les cas de figure et de quelque manière que vous envisagiez la question, Altice n’est pas et ne sera jamais un groupe français. Tout est imaginé à Genève avec son équipe, qui part ensuite en mission aux quatre coins du monde. C’est comme le robot liquide de Terminator, qui se disperse et se recompose sans cesse au gré des événements !” source

Or même si Alain Weill a plusieurs foi professé la foi bouillonnante de faire de son magazine fraîchement acquis un Economist à la française, force est de constater que sa présence à la tête de ce titre relève bien davantage d’un jeu de marionnettes à l’initiative de Patrick Drahi, que de l’expression sacerdotique et passionnée d’un grand patron de presse. Ceci est d’autant plus vrai que remplacer la controversée Jenville SA par la personne physique Alain Weill, selon un juriste contacté par Rechecking, permet d’éviter toute enquête sur la violation présumée de la loi de n°86-897 du 1er août 1986, qui interdit à toute personne physique ou morale étrangère de détenir plus de 20% du capital ou des droits de vote d’une entreprise éditant une publication de langue française sur le territoire. Si Weill se rêve donc en charismatique patron de presse, la réalité plus terre-à-terre semble le promouvoir au mieux au statut de Panama-boy. 

Si Alain Weill sent donc le soufre, ce n’est pas seulement parce qu’il est lié aux montages opaques – et plusieurs fois punis – du groupe Altice et de son compète Patrick Drahi, mais parce qu’il traîne derrière lui d’autres affaires louches. Citons par exemple le licenciement excessif de son ancien chauffeur, à qui il avait été jusqu’à renier 3236,82 euros de prime de licenciement exactement (pour un multimillionnaire le geste manque cruellement d’élégance), ce en quoi la cour d’appel a donné tort à Alain Weill, et de lui sommer également le paiement des heures supplémentaires dudit chauffeur, que le magnat refusait bien entendu d’acquitter. Il semblerait donc que Weill, au même titre que Drahi dont le groupe Altice a été plusieurs fois souligné comme l’un des plus mauvais payeurs de France, ait des difficultés à s’acquitter de ses devoirs d’employeur . 

Certes, rabioter illégalement sur les heures supplémentaires de son chauffeur semblera toutefois véniel, en comparaison de l’enrichissement personnel colossal que l’étrange Monsieur Weill a tiré de l’opération immobilière liée au bâtiment de SFR, BFM et Libération à Paris. En décidant en effet de faire déménager lesdites sociétés dans un immeuble dont Weill et Drahi étaient propriétaires à titre personnel et en en revendant 49% avant son inauguration, les deux compères ont réalisé une plus-value pharaonique alors même que « Pour les locataires comme SFR, BFM, Libération et L’Express, l’affaire s’est révélé beaucoup moins intéressante. » rapporte le journaliste d’investigation Jamal Henni.

En mai 2018 (soit à peine quatre mois après l’acquisition du dernier immeuble), le duo a revendu 49% des bâtiments au fonds immobilier français Primonial. La revente valorise l’ensemble à 1,15 milliard d’euros, indique un document de Primonial. La plus-value réalisée par Patrick Drahi et Alain Weill peut donc être estimée à 300 millions d’euros. (…)

Comment expliquer que les immeubles aient gagné autant de valeur en aussi peu de temps? C’est visiblement dû aux baux de location qui ont été conclus avec SFR entre l’achat et la revente. (…)

Si les propriétaires Patrick Drahi et Alain Weill ont fait une excellente affaire, cela n’a en revanche pas été le cas pour les sociétés locataires, dont plusieurs sont en difficultés financières, comme NextRadioTV, qui vient de lancer un plan social, et surtout l’Express et Libération. “Ces bureaux, ce siège social, pèsent sur les comptes”, a admis le patron des deux journaux, Clément Delpirou

En effet, le loyer à Balard s’est avéré bien plus élevé que celui payé auparavant. Libération a supporté une hausse du prix au mètre carré de + 43% par rapport à ses locaux rue de Châteaudun à Paris. NextRadioTV, qui résidait auparavant dans un immeuble du même quartier, a vu son tarif au mètre carré bondir de +30% en se déplaçant de moins d’un kilomètre. SFR enfin, qui venait de s’installer fin 2013 dans un campus flambant neuf à Saint Denis, a supporté une hausse de +35% du coût au mètre carré.

Weill et Drahi on donc directement appauvri leurs sociétés, pour certains cotées en bourse ou co-détenues par d’autres actionnaires et associés, tout en s’enrichissant en nom propre. Pendant que leurs compagnies licenciaient et s’endettaient pour se maintenir à flots, eux réalisaient une plus-value de plusieurs centaines de millions d’euros. Plus qu’une affaire d’abus de bien sociaux, c’est finalement un redressement fiscal massif qui a frappé… SFR comme personne morale. Le Monde titrera pourtant plus clairement, « Quand Drahi fait des affaires avec Drahi« . 

Des sommets de terrorisme intellectuel

1. La Grande Diffamation

Patron de presse Alain Weill ? Las! sa profession de foi de grand directeur de la publication durera ce qu’elle durera. Loin de redresser le magazine en déshérence pour en faire une référence de l’information exacte et impartiale, le magnat ne trouvera rien de mieux que de se faire froidement condamner en diffamation pour des propos que l’on peut pour le moins qualifier de nauséabonds. « Ce dossier ne passe pas très loin de l’incitation à la haine » nous confie un juriste « d’une certaine façon cette condamnation en diffamation avec versement de réparations est une forme de damage control ». Les faits? Weill a sanctionné la publication dans les colonnes de l’Express de ce qu’Abdelaziz Hamida, Maire de Goussainville, avait été fiché S, sans apporter bien sûr aucune preuve de cette déclaration qui ne peut, en rétrospective, qu’évoquer les stéréotypes les plus abjects

Dans un communiqué paru le 5 Mars 2021, Abdelaziz Hamida, également Vice-Président de la communauté d’agglomération Roissy Pays de France se félicite du très accablant verdict rendu contre l’Express et Alain Weill « au nom du peuple français ». In solidum, Alain Weill a donc consacré le caractère profondément diffamatoire de son magazine. On note donc une réelle progression sous l’ère Weill en effet: l’Express passe de « Unes Tapageuses » selon l’Acrimed, à la diffamation pure et simple, qui est la forme la plus brutale, et la plus illégale, de la désinformation. 

2. Le Scandale #ExpressGate

Certes l’Express et Alain Weill se sont donc par le passé enragés contre un élu musulman de banlieue parisienne et ont été pour cela condamné très fermement par la 17ème Chambre Correctionnelle, mais pourquoi décuplent-ils aujourd’hui leur véhémence à l’encontre de cet autre musulman qu’est Idriss Aberkane? Plusieurs affaires survenues en 2022 offrent un motif à ces emportements. 

A l’été de cette année en effet, deux journalistes du magazine de Weill, Victor Garcia et Alix L’Hospital, prétendent préparer une enquête sur l’écrivain français. Jouant le jeu, et les sachant bien entendu pleinement détachés des obligations de neutralité et d’impartialité qu’impose la Charte de Munich, l’écrivain leur accorde une interview à la condition qu’elle soit enregistrée dans son intégralité, ce à quoi les deux personnages vont acquiescer. 

L’interview s’avérant une catastrophe pour eux, mettant notamment en lumière non seulement leur manque total de préparation mais aussi – comme Aberkane l’avait anticipé – leur déni systématique de toute information contradictoire et le fait plus prosaïque que leur article était entièrement écrit d’avance, Garcia et l’Hôpital vont faire pression sur l’écrivain pour prétendre lui interdire la publication de leur entretien. Cette pression brutale et hors du commun, contre laquelle de nombreux journalistes s’insurgeront au chef desquels André Bercoff, marque le début de l’affaire désormais connue comme l’Expressgate. 

Si Garcia et l’Hôpital, de l’avis de plusieurs commentateurs, ont en effet était « pulvérisés » dans cette interview, rien ne leur permettait de prétendre interdire sa publication. D’une part une telle revendication s’oppose directement au Premier Devoir de la Charte de Munich, qui enjoint le journaliste à dire la Vérité, rien que la Vérité et Toute la Vérité, mais elle n’avait évidemment aucune base légale, les deux personnages plaidant une atteinte à leur vie privée pour une interview consentie et recueillie dans le cadre de leur travail. Bien entendu, Aberkane refusera de donner suite à leurs fantaisies, et c’est le journal France Soir qui publiera loyalement l’intégralité de l’interview, sans aucune partialité au montage, n’épargnant pas le ridicule auto-infligé des deux contributeurs truculents de l’Express. Ces derniers ne pardonneront jamais à Aberkane d’avoir mis à jour leurs graves mystifications. 


A gauche : la lettre d’avocat conçue pour intimider Aberkane et l’empêcher de publier l’interview qu’il avait recueillie avec le consentement de Garcia et l’Hôpital. N’ayant aucune base légale réelle et procédant donc d’une esbroufe sans fondement, Aberkane n’y donnera pas suite. En revanche, lorsque les deux contributeurs de l’Express se déchaîneront contre l’écrivain français ils lui refuseront catégoriquement tout droit de réponse (à droite), en violation de la déontologie journalistique la plus élémentaire, et prouvant davantage encore leur refus de tout contradictoire. 

Rechecking de la dernière attaque de l’Express contre Idriss Aberkane

Indignés par les excès coupables du dernier dénigrement de l’Express, des journalistes citoyens ont passé ce dernier au crible. En partenariat avec Rechecking, ils se sont procurés des preuves incontestables de ce que les polémistes Garcia et l’Hospital ont systématiquement étouffé toute information contradictoire dans leur enquête, en violation flagrante du Premier Devoir de la Charte de Munich. Revenons sur quelques-uns des mensonges les plus éhontés de leur dernier papier « écrit à l’encre du seum » pour citer Alexis Poulin.

Nota Bene: cette liste non exhaustive sera mise à jour, le travail de dénigrement et de mystification de l’Express s’étant étalé sur plusieurs semaines, et la Loi de Brandolini étant formelle: il faut dix fois plus de temps pour réfuter la foutaise qu’il n’en a fallu pour la produire. 

 

Mensonge Numéro 1

« lorsque L’Express l’interrogeait, en juillet dernier, sur ses publications en neurosciences, dans le cadre d’un dossier consacré au développement personnel. Aujourd’hui pas plus qu’hier, il reste impossible de trouver la moindre trace d’une étude publiée par Idriss Aberkane dans ce domaine, sur aucun des moteurs de recherche dédiés. Mais il a une parade : il travaillerait pour l’industrie et l’armée et serait tenu à la confidentialité et au secret-défense. »

Pourquoi c’est faux: 

Voilà ce que dit exactement Idriss Aberkane dans l’interview que Garcia a tenté de censurer et qui est disponible sur France Soir: 

« J’ai publié quelques travaux, même si la majorité de ma recherche est industrielle, puisque ma thèse à l’École Polytechnique était dans une convention CIFRE. C’est-à-dire qu’il s’agit d’une thèse industrielle dont le métier et la livraison n’est pas dans des journaux à comité de lecture » 

Idriss Aberkane précise également réaliser des travaux industriels dont il ne peux pas parler, mais dont il existe quelques extraits dans sa thèse.

Ainsi Victor Garcia ment délibérément en transformant l’affirmation claire : « certains de mes travaux sont tenus au secret industriel » en « certains de mes travaux sont tenus au secret-défense », ce qui est plus sensationnel, mais entièrement faux car Idriss Aberkane n’a jamais prononcé cette phrase. Dès lors, Garcia va interroger l’Armée française, et crée un mensonge à partir de rien. 

On ne peut attribuer ce mensonge à l’incompétence mais bien à la seule malveillance: Garcia savait d’autant plus qu’il mentait que le groupe Altice lui-même, auquel l’Express est intimement lié, vient de plaider scandaleusement le « secret des affaires » pour  censurer une dizaine de journalistes en France


Mensonge Numéro 2 

« l’activité de la fondation Bioniria semble au point mort »

Pourquoi c’est faux :

Contacté par nos soins le conseil de la Fondation Bioniria nous déclare ne jamais avoir été contacté par l’Express, et que la Fondation mène bien-entendu toujours plusieurs actions, dont deux campagnes environnementales et divers projets ayant trait à la bio-inspiration et aux réseaux stigmergiques – entre autre.


Mensonge Numéro 3

« Dans « Syracuse est résolu », la plupart de ses preuves sont d’un niveau de première année de licence, voire de lycée », explique-t-il. Son confrère Nicolas Gauvrit, chercheur en sciences cognitives à l’Ecole pratique des hautes études à Paris, critique lui aussi l’étude en pointant l’absence de théorème final. 

Pourquoi c’est faux: 

Il s’agit là d’un mensonge par omission donc d’un mensonge aggravé. D’une part Garcia ne précise pas loyalement à son audience que Gauvrit est un ennemi déclaré – donc non neutre – d’Idriss Aberkane, d’autre part il feint d’ignorer que « Syracuse est résolu » est un preprint ou « document de travail » spécifiquement conçu pour vulgariser un travail en cours, et que son contenu est donc rendu volontairement accessible. Les articles relus à comité de lecture publiés dans la revue Mathematics en 2021 et 2022 sont évidemment beaucoup plus techniques, et si Gauvrit n’en parle pas c’est qu’il ne possède pas le niveau scientifique nécessaire à leur critique rigoureuse, niveau que les reviewers de ces articles pour Mathematics eux, possédaient. 


Mensonge Numéro 4 

« A la place, il y a un texte informel expliquant pourquoi il l’a résolue. Mais si un mathématicien veut prouver une démonstration, il présente un théorème, pas un discours. »

Pourquoi c’est faux: 

Toujours mensonge par omission, présentant mensongèrement un preprint de vulgarisation comme la publication principale, mais aucune analyse sur le fond des deux articles publiés dans Mathematics. Gauvrit fait même comme s’ils n’existaient pas. 


Mensonge Numéro 5 

« Ce sont typiquement des revues « prédatrices », et les chercheurs doivent payer pour y paraître [NDLR : entre 500 et 2 000 euros par étude] 

Pourquoi c’est faux: 

Ce dénigrement gratuit passe sous silence que 

  • Mathematics est une revue au facteur d’impact supérieur à beaucoup de revues mathématiques de grande qualité (2,5)
  • que des mathématiciens de renom y publient
  • qu’il ne figure dans aucune des grandes bases bibliothécaires listant les revues prédatrices
  • que des chercheurs qui ont les faveurs de Garcia (comme Stanislas Dehaene) publient régulièrement dans des revues payants (comme PLoS par exemple, dont les frais de publication open source sont équivalents) 
  • que les frais de publication n’hypothèquent en aucun cas la relecture par les pairs et la possibilité de voir l’article récusé
  • d’ailleurs les articles d’Aberkane portent lisiblement la mention de leur date de soumission, de leur date de révision et de leur date de publication finale, preuve de ce qu’ils ont été relus, modifiés et corrigés par les pairs
  • enfin les frais de ces revues consistent à la cession des droits d’auteurs pour un accès gratuit et Open Source, et en aucun cas, comme le laisse entendre Garcia, un blanc-seing pour publication immédiate. 


Mensonge Numéro 6 

« Idriss Aberkane aurait dû présenter ses travaux devant ses pairs afin de les convaincre du bien-fondé de ses calculs, comme le font tous les mathématiciens de la planète. »

Pourquoi c’est faux:

Cette affirmation est totalement et délibérement fausse: Idriss Aberkane a bien soumis ses publications scientifique à la relecture de ses pairs dans les revues Mathematics et Applied Mathematics. Son article An algorithm for Linearizing Collatz convergence est le plus consulté de l’histoire de cette revue (plus de 70 000 fois) et donc un grand nombre de pairs, en plus des reviewers qui ont validé cet article, l’ont bien consulté en effet. 


Mensonge Numéro 7 

« Aux yeux des spécialistes, tous ces arguments suffisent à disqualifier ses travaux sans même les lire. Mais L’Express leur a tout de même demandé d’analyser plus en détail les études. Jean-Paul Allouche, directeur de recherche émérite au CNRS et spécialiste de Syracuse, s’y est refusé

Pourquoi c’est faux: 

En mathématique, il n’existe que des démonstrations, on ne peut rien réfuter sans le lire, et Allouche en effet, ami proche de Thomas Durand, visé par une plainte pour diffamation publique, dénonciation calomnieuse et association de malfaiteurs, n’est pas parvenu à réfuter les travaux d’Aberkane. Tels sont les faits, contradictoires vis-à-vis du laisser-entendre de Garcia, lequel ajoute la mystification suivante: « Fabien Durand, lui, a accepté. Il a constaté de nombreuses erreurs sur le fond et la forme. » mais au seul bluff, puisqu’aucune démonstration n’est fournie, ce qui est l’opposé même de la méthode de preuve en mathématiques. Pourquoi cet illustre inconnu, s’il a bien trouvé des erreurs formelles que les 7 reviewers de Mathematics n’ont pas décelées, pas plus que les 70 000 lecteurs de cet article, ne livre pas ses démonstrations, lui, à l’approbation de ses pairs? 


Mensonge Numéro 8 

«  Qu’une personne ait pu démontrer la conjecture de Syracuse en 15 ou 30 pages est au mieux risible, lance-t-il. Imaginez quelqu’un se présentant comme biologiste publie, dans une revue considérée comme peu fiable par les experts, une étude où il déclare avoir trouvé un moyen de guérir le cancer auquel personne n’a pensé : une décoction de peaux de banane et des feuilles de lierre. Irais-je demander à des chercheurs professionnels si ce remède doit être pris au sérieux ? »

Pourquoi c’est faux: 

L’argument d’Allouche est contredit par Jack Andraka, qui a justement trouvé un nouveau moyen de diagnostic du cancer du pancréas, à 15 ans, en moins de 10 pages, en 2012. En mathématiques, des preuves courtes et brillantes existent, qu’ils s’agissent des celles de John Nash ou d’Hillel Furstenberg. Au-delà, la comparaison pseudo-cancerologique d’Allouche, est un sophisme d’autant plus grand que ce sont justement les articles et les démonstrations « en decoction de peau de banane » qui sont les plus faciles à réfuter en toute rigueur mathématiques. Cependant il ne peux que déclarer publiquement son échec, à faire parler les seules mathématiques pour contre-dire la démonstration d’Aberkane. Au final, c’est donc lui-même qu’il contredit : soit il s’agit bien d’une décoction » et elle donc très facile à contredire aussi bien pour les sept revieweurs impliqués dans les 2 articles à comité de lecture publiés par Aberkane, que par Allouche lui-même (en lui laissant le bénéfice de la compétence) ou alors, le propos d’Allouche est faux, et il n’est tout simplement pas parvenu à réfuter rigoureusement le travail d’Aberkane parce qu’il n’en possède pas le niveau de compétence. 


Mensonge Numéro 9 

« En 2018, il lançait un projet d’interface de navigation Internet révolutionnaire intitulée Chréage. Les prémices d’un métavers avant l’heure. Ce dernier devait être soutenu à hauteur de 144 000 dollars par de généreux donateurs via un financement participatif. » 

Pourquoi c’est faux:

Il s’agissait en réalité d’un financement ouvert qui n’a pas atteint les trente mille dollars par ailleurs, le site de chréage qui est encore disponible à la consultation le dit noir-sur-blanc en précisant qu’il ne s’agit pas d’un financement participatif mais ouvert, ce qui contredit directement la narration bidonnée de Garcia par laquelle il essaie de laisser vaguement entendre l’existence d’une irrégularité. Rechecking a contacté le fiduciaire qui tient légalement les comptes de ce projet, qui a pu confirmer que le financement ouvert n’a pas couvert 9% des frais de R&D engagés par la société d’Idriss Aberkane. Cette information était librement accessible à Garcia et compagnie, mais ils ont préféré interviewer plutôt d’anciens camarades frustrés de Normale Sup’. 


Mensonge Numéro 10

« L’enquête a été confiée au comité d’éthique de l’Ecole polytechnique, présidé par Benoît Deveaud, qui précise : « Le processus prend du temps, car nous sommes dans une situation juridique complexe. Le dossier est en principe du ressort de l’école doctorale de l’université Paris-Saclay, mais à cette époque l’élève était employé à Polytechnique, qui n’avait pas encore d’école doctorale. » 

Pourquoi c’est faux. 

Ici Polytechnique contredit Polytechnique. Après avoir déclaré qu’Idriss Aberkane n’avait jamais été inscrit chez elle en thèse, voilà que l’école confirme bien qu’il y a été jeune chercheur, et « employé à Polytechnique ». Autre mensonge: il existait bien à l’époque déjà une Ecole Doctorale de l’Ecole Polytechnique, l’EDX, dirigée par Alexandra Belus, qui a remis un certificat tamponné à Idriss Aberkane, disponible sur son site. Quant à la pseudo-affaire de plagiat, instrumentalisée par Thomas Durand qui s’est trouvé en contact avec Benoît Deveaud en contravention des droits élémentaires d’Idriss Aberkane, elle est entièrement fallacieuse puisque le texte « incriminé » est une documentation technique dont Aberkane indique pleinement la source et qu’il publie en annexe. On note que Saclay n’a pas voulu prendre ce dossier bidon, et que Polytechnique, après avoir tout fait pour prétendre ne rien à voir avec la thèse d’Aberkane, se retrouve seule à justifier cette fantaisiste saisine.


Mensonge Numéro 11

« En 2016, Idriss Aberkane avait demandé qu’un embargo de cinq ans soit appliqué sur sa thèse pour des raisons de protection intellectuelle. »

Pourquoi c’est faux.

 Mensonge par omission donc mensonge aggravé. Garcia et ses compères passe sous silence qu’il s’agissait d’une thèse CIFRE, qui implique des partenaires industriels qui ne peuvent pas dévoiler certains de leurs secrets au grand public avant une période donnée. Cette demande d’embargo présentée comme unilatérale était donc en réalité le fruit d’un accord multilatéral. Or Garcia connait d’autant mieux ces enjeux que le groupe Altice, encore une fois, vient scandaleusement d’imposer un embargo à des dizaines de journalistes ayant enquêté sur se montages opaques dans des paradis fiscaux, au nom justement du sacro-saint « secret des affaires ». Donc quand Altice censure des journalistes au nom d’un embargo « industriel » bidon, c’est bien, mais quand les partenaires d’une CIFRE-ANRT mettent une recherche sous embargo limité et régulier, c’est mal. 


Mensonge Numéro 12

« Une thèse demande de cinquante à soixante heures de travail par semaine pendant trois à quatre ans. Il s’agit d’un emploi à plein temps pour quiconque le fait sérieusement, aussi brillant soit-il. Et après l’avoir validée, il faut encore faire des stages de postdoc (de deux à six ans), avec le même dévouement. Ensuite on peut piloter entièrement un projet scientifique, explique Mariano Casado.

Pourquoi c’est faux.

Aucune charte des thèses (documents faisant bien plus autorité que l’opinion improvisée d’un illustre inconnu) n’a jamais fait mention de ces volumes d’heures complètement fantaisistes, et qui seraient d’ailleurs pour certains parfaitement illégaux. Dans le contrat CIFRE de polytechnique  (disponible depuis 2016 sur le site d’Idriss Aberkane) la thèse en question s’étale bien sur une période de 3 à 4 ans (2012-2016)

Concernant le post-doc, il est d’usage pour certains jeunes diplômés d’en faire un ou deux, trop souvent hélas, parce qu’ils ne trouvent pas de travail à la sortie de leur thèses, mais ce n’est en aucun cas une obligation et il y a encore heureusement beaucoup de chercheurs qui trouvent un emploi académique stable  (professeur assistant, chercheur titulaire) sans jamais passer par la case post-doc. On a l’impression que ce Monsieur Casado projette ses echecs personnels sur Aberkane, mais en aucun cas sa proposition péremptoire n’est exacte au regard de la loi et de la coutume. 

Il existe de nombreux autres mensonges dans le dossier d’opinion publié par l’Express, et Rechecking les réfutera plus tard. 

Me Jason Benizri, avocat de l’écrivain, nous a confirmé avoir déposé plainte avec Constitution de Partie Civile contre Alain Weill. Si ce dernier est à nouveau reconnu coupable en correctionnelle, devra-t-on l’appeler un repris de justice récidiviste?

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